A l’intérieur du rempart : principes d’un univers contracté.

0. Avertissement
Patrice Ferrasse n’est ni anthropologue, ni ethnologue, ni sociologue, ni zoologue, ni historien, ni directeur d’Etablissement Recevant du Public, ni électricien, ni chargée de communication, ni vétérinaire, ni surveillant, ni conservateur, ni visiteur ; PF est, ni plus, ni moins, un artiste qui nous expose/dit/montre que beaucoup reste à faire pour que tous ceux qu’il n’est pas échange entre eux.

1. Un Univers contracté – contractuel

A l’intérieur de la Citadelle l’artiste s’est confronté à "Univers de poche", un espace créé depuis notre univers principal, et obéissant à ses propres lois. Avec l’intervention de Patrice Ferrasse l’expansion s’inverse en une contraction précipitant les particules les unes contre les autres. A l’issue du passage de Patrice Ferrasse : le Big crunch.

2. Une pratique du gros œuvre
Patrice Ferrasse a entrepris à la Citadelle de Besançon un travail de gros œuvre en s’attaquant à ses fondations. Parce qu’il voit l’intelligence des choses qu’il admire, il a mené un exercice en envergure. Difficile d’être alors un explorateur dans un monde fini.

3. Une remise en cause de l’Axe
La Citadelle de Besançon est une galaxie au milieu d’un Univers en expansion, qui tourne sur elle-même, sur l’axe de sa propre envergure, de sa propre conscience. La proposition de PF est un décalage axial : que se passe t-il si un nouvel angle de rotation est donné à cette galaxie ? Serait-elle en mesure de rejoindre pleinement l’expansion contemporaine ? Serait-elle capable de se (re)penser au monde ? Quelle nouvelle fécondité engendrée de ce décalage ? Les lieux de mémoires se tourneraient-ils vers les cris de résistances d’aujourd’hui, de demain ? Les murailles d’hier seraient-elles capables de dénoncer les murs d’aujourd’hui ? La mise en scène animalière serait-elle en capacité de nous dire notre place dans le vivant ?
Ce décalage est-il source de prolongation d’idées, de prolongement d’idéaux ?


4. Une théorie de l’effet
Imitation, représentation, émancipation. A la Citadelle de Besançon, comme sur une scène Patrice Ferrasse a mis en place une psychopathologie freudienne des personnages. Quels sont les nouveaux héros ? Qu’est-ce que je suis en l’autre ? Que vais-je devenir en l’autre que je ne suis pas ? Qu’offre l’intervention artistique dans la distinction de soi ? Quel « sujet » suis-je : réel, émotionnel, éthique, esthétique, conflictuel, relationnel ? Quelle mise en pratique, hommes et animaux, mettons nous en œuvre pour survivre, pour garder la tête hors d’un organisme ? L’artiste nous montre la nécessité de redéfinir nos relations, la nécessité d’être des individus hautement différenciés tout en prenant soin du collectif.

5. Une trajectoire
Comment communiquer le projet de Patrice Ferrasse ? L’artiste a pris d’assaut la Citadelle par l’intérieur. Il a tenté de la confronter à elle-même, à nous même : singes questionnant notre façon d’exposer l’animal, personnels revêtant les habits fonctionnels et par delà même pénétrant d’autres univers catégoriels déconstruisant les codes des jeux de rôles, pomme de terre fécondant une terre de tueries, empilement de chaise rappelant nos diversités et divisions (mais néanmoins notre capacité de bâtir ensemble), cage de barrières Vauban interrogeant notre situation d’enfermement volontaire, image en altitude de bâtisseurs-restaurateurs dialoguant avec le vide que produisent nos remparts et les séparations de nos digues sans cesse reconstruites…

6. Des univers parallèles
Finalement, Patrice Ferrasse permet à deux univers parallèles de se montrer, de se découpler mais en total dépendance l’un de l’autre. Si nous découvrons que la citadelle est une foule avec ses propres contraintes d’espaces et de temps, nous pouvons nous rassurer en imaginant qu’il existe un univers parallèle où elle est une personne capable de se penser avec sincérité et humour, donc une espérance…

6 bis. Une nouvelle pataphysique
Sur les pas d’Alfred Jarry, Patrice Ferrasse a reconstruit une pataphysique qui tente de démontrer qu’il existe un univers supplémentaire au notre : « un univers que l'on peut voir et que peut-être l'on doit voir à la place du traditionnel ».
Rendre visible ce fut le projet.

Lafond Frédéric

A l’intérieur du rempart : principes d’un univers contracté.

0. Avertissement
Patrice Ferrasse n’est ni anthropologue, ni ethnologue, ni sociologue, ni zoologue, ni historien, ni directeur d’Etablissement Recevant du Public, ni électricien, ni chargée de communication, ni vétérinaire, ni surveillant, ni conservateur, ni visiteur ; PF est, ni plus, ni moins, un artiste qui nous expose/dit/montre que beaucoup reste à faire pour que tous ceux qu’il n’est pas échange entre eux.

1. Un Univers contracté – contractuel

A l’intérieur de la Citadelle l’artiste s’est confronté à "Univers de poche", un espace créé depuis notre univers principal, et obéissant à ses propres lois. Avec l’intervention de Patrice Ferrasse l’expansion s’inverse en une contraction précipitant les particules les unes contre les autres. A l’issue du passage de Patrice Ferrasse : le Big crunch.

2. Une pratique du gros œuvre
Patrice Ferrasse a entrepris à la Citadelle de Besançon un travail de gros œuvre en s’attaquant à ses fondations. Parce qu’il voit l’intelligence des choses qu’il admire, il a mené un exercice en envergure. Difficile d’être alors un explorateur dans un monde fini.

3. Une remise en cause de l’Axe
La Citadelle de Besançon est une galaxie au milieu d’un Univers en expansion, qui tourne sur elle-même, sur l’axe de sa propre envergure, de sa propre conscience. La proposition de PF est un décalage axial : que se passe t-il si un nouvel angle de rotation est donné à cette galaxie ? Serait-elle en mesure de rejoindre pleinement l’expansion contemporaine ? Serait-elle capable de se (re)penser au monde ? Quelle nouvelle fécondité engendrée de ce décalage ? Les lieux de mémoires se tourneraient-ils vers les cris de résistances d’aujourd’hui, de demain ? Les murailles d’hier seraient-elles capables de dénoncer les murs d’aujourd’hui ? La mise en scène animalière serait-elle en capacité de nous dire notre place dans le vivant ?
Ce décalage est-il source de prolongation d’idées, de prolongement d’idéaux ?


4. Une théorie de l’effet
Imitation, représentation, émancipation. A la Citadelle de Besançon, comme sur une scène Patrice Ferrasse a mis en place une psychopathologie freudienne des personnages. Quels sont les nouveaux héros ? Qu’est-ce que je suis en l’autre ? Que vais-je devenir en l’autre que je ne suis pas ? Qu’offre l’intervention artistique dans la distinction de soi ? Quel « sujet » suis-je : réel, émotionnel, éthique, esthétique, conflictuel, relationnel ? Quelle mise en pratique, hommes et animaux, mettons nous en œuvre pour survivre, pour garder la tête hors d’un organisme ? L’artiste nous montre la nécessité de redéfinir nos relations, la nécessité d’être des individus hautement différenciés tout en prenant soin du collectif.

5. Une trajectoire
Comment communiquer le projet de Patrice Ferrasse ? L’artiste a pris d’assaut la Citadelle par l’intérieur. Il a tenté de la confronter à elle-même, à nous même : singes questionnant notre façon d’exposer l’animal, personnels revêtant les habits fonctionnels et par delà même pénétrant d’autres univers catégoriels déconstruisant les codes des jeux de rôles, pomme de terre fécondant une terre de tueries, empilement de chaise rappelant nos diversités et divisions (mais néanmoins notre capacité de bâtir ensemble), cage de barrières Vauban interrogeant notre situation d’enfermement volontaire, image en altitude de bâtisseurs-restaurateurs dialoguant avec le vide que produisent nos remparts et les séparations de nos digues sans cesse reconstruites…

6. Des univers parallèles
Finalement, Patrice Ferrasse permet à deux univers parallèles de se montrer, de se découpler mais en total dépendance l’un de l’autre. Si nous découvrons que la citadelle est une foule avec ses propres contraintes d’espaces et de temps, nous pouvons nous rassurer en imaginant qu’il existe un univers parallèle où elle est une personne capable de se penser avec sincérité et humour, donc une espérance…

6 bis. Une nouvelle pataphysique
Sur les pas d’Alfred Jarry, Patrice Ferrasse a reconstruit une pataphysique qui tente de démontrer qu’il existe un univers supplémentaire au notre : « un univers que l'on peut voir et que peut-être l'on doit voir à la place du traditionnel ».
Rendre visible ce fut le projet.

Lafond Frédéric